viernes, 27 de julio de 2012


Débranchez vos appareils ménagers avant de partir

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Par Marielle CourtMis à jour  | publié  Réagir
 «Au niveau de l'Europe, on estime à plus de 50 TWh/an la consommation des modes de veille, soit une dizaine de tranches de centrales nucléaires», explique Christian Glaize, professeur à l'université de Montpellier.
 «Au niveau de l'Europe, on estime à plus de 50 TWh/an la consommation des modes de veille, soit une dizaine de tranches de centrales nucléaires», explique Christian Glaize, professeur à l'université de Montpellier. Crédits photo : François BOUCHON/Le Figaro


Au plan individuel, les économies sont minimes, au niveau d'un pays comme la France cela représente beaucoup.


Que ceux qui sont partis en vacances sans éteindre totalement leurs appareils électriques se rassurent: cela ne plombera pas véritablement leur note d'électricité. Que ceux qui ont consciencieusement arrêté leur ordinateur et leur téléviseur, qui ont débranché leur réfrigérateur et leur micro-ondes et coupé leur cumulus se félicitent: leur geste, s'il est démultiplié, participe sans conteste à l'indispensable maîtrise de l'énergie. C'est l'histoire de mesures individuelles relativement anodines qui ont un impact important à l'échelle d'un pays.

Prenons l'exemple du téléviseur. S'il n'existe presque plus d'appareil proposant un bouton marche-arrêt, tous en revanche disposent d'un système de veille qui permet de les rallumer d'une simple pression sur la télécommande. À l'origine, ces techniques de veille étaient très consommatrices d'énergie. «Que le poste soit allumé ou éteint, la consommation était presque identique», souligne Christian Glaize, professeur à l'université de Montpellier. Aujourd'hui, le mode veille d'un écran consomme moins d'1 W. Une broutille sur la facture. Mais ramené à la consommation générale annuelle cela représente environ 7 kWh, soit près de 10 % de ce que consomme l'appareil allumé.

Autant que faire se peut, il est donc utile d'éteindre complètement sa télévision. Lorsque plusieurs appareils sont branchés en ligne - un ordinateur principal avec un deuxième écran plus une imprimante… - et que ceux-ci n'ont pas tous des boutons marche-arrêt, il est facile de les brancher sur un boîtier avec plusieurs prises, muni d'un interrupteur. Les box en revanche représentent un problème plus complexe. Elles consomment beaucoup, entre 10 et 30 W, il est souvent difficile de les arrêter pour des raisons techniques, et elles mettent du temps à se réinitialiser. Côté électroménager, éteindre son réfrigérateur (300 à 800 kWh par an) et mieux, son cumulus, si l'on s'absente plusieurs jours constitue aussi des économies. Quant aux autres appareils qui vont du micro-ondes à la cafetière électrique en passant par les machines à laver, «à défaut de les débrancher dans un esprit civique, il est souvent opportun de le faire pour leur éviter les surtensions possibles notamment en cas d'orage et les pannes qui peuvent en découler», rappelle Christian Glaize.

«La sobriété à titre individuel, c'est avant tout du bon sens», insiste Florence Clément (Ademe). D'un point de vue collectif cela représente une véritable économie. «On estime à 10 TWh l'énergie consommée par le mode de veille de l'ensemble des appareils électroniques soit 2,5 % de l'énergie consommée en France ou 7 % de la consommation du seul résidentiel», explique encore Christian Glaize dans une revue universitaire. «Au niveau de l'Europe, on estime à plus de 50 TWh/an la consommation des modes de veille, soit une dizaine de tranches de centrales nucléaires», ajoute-t-il. À cela il faut ajouter les économies que représente le remplacement des lampes à incandescence par les lampes basse consommation tout comme les améliorations techniques des process industriels. Dans chaque cas cela signifie une diminution de la consommation de quelques points. De quoi faire tourner au ralenti nos centrales nucléaires? Pas sûr. Même si cette année la consommation d'électricité en France est restée stable en raison notamment du ralentissement de l'économie, le nombre d'appareils nécessitant d'être branchés pour fonctionner ne cesse d'augmenter. Au niveau mondial, la demande d'électricité ne cesse de croître à raison de 2 à 3 % par an.

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